Enquête 2019 parue dans le magazine ASH
Entre 2019 et 2020, la Direction de la Recherche, des Etudes, de l’Evaluation et des Statistiques (DRESS) et l’Observatoire national de la pauvreté et de l’exclusion sociale ont décidé d’organiser plusieurs séminaires consacrés aux trajectoires et parcours des personnes en situation de pauvreté.
Il est ressorti de ces rencontres que les jeunes représentent la tranche d’âge la plus touchée par la pauvreté monétaire ainsi que les personnes de plus de 65 ans.
Les principaux facteurs de la pauvreté chez les moins de 34 ans sont liés au faible niveau d’études, à l’absence d’emploi, à la moindre rémunération (stagiaires rémunérés, apprentis éloignés de la cellule familiale) mais également à la monoparentalité.
De fait, les familles monoparentales sont les plus à risques de précarité. L’arrivée d’un premier enfant chez une femme à salaire horaire bas, provoque une baisse de revenus de l’ordre de 60 % qui persiste 5 ans plus tard. Ce phénomène est dû bien souvent au passage à temps partiel ou à la garde de l’enfant à la maison. Ce constat ne se vérifie que très peu chez les hommes, qui ne voient pas leur salaire baisser et qui ne sortent pas du marché du travail afin d’élever leur enfant.
Instabilité du travail et bas salaires
Le travail et le niveau de rémunération interviennent inévitablement dans les situations de pauvreté. Une enquête de 2018 a révélé que 27 % des salariés ont connu des parcours précaires dus au chômage et au déclassement.
Les femmes peu diplômées, les personnes ayant des problèmes de santé ou des conditions de travail difficiles sont en première ligne. Les situations de sous-emplois se multiplient et fragilisent considérablement les ménages précaires.
Les jeunes travailleurs précaires voient leurs salaires progresser dans le temps à contrario des travailleurs plus âgés, qui ont plus de chance d’être touchés par une période de chômage.
Sortir ou rester dans la pauvreté
Les chiffres parlent d’eux-mêmes. La pauvreté persiste en France et plus de 20 % des précaires le sont encore 6 ans après. Seul 20 % des personnes sondées parviennent à sortir de manière durable de la précarité notamment en raison d’un retour à l’emploi, d’une solidarité familiale, d’un réseau relationnel ou d’aides institutionnelles via par exemple des contrats aidés.
Avoir un travail ou en retrouver un est donc un élément primordial pour lutter contre une précarité « qui s’enracine ». Le soutien d’un conjoint étant capital.