Réforme de l’assurance chômage, les travailleurs précaires, encore plus précaires ?

Le 28 janvier 2020

La réforme de l’allocation chômage, entrée en vigueur le 1er novembre, durcit les conditions d’indemnisation, au risque de précariser davantage les travailleurs les plus vulnérables, qui toucheront moins et moins facilement. Désormais, pour ouvrir des droits au chômage, il faudra avoir travaillé au moins six mois sur les 24 derniers (contre quatre mois sur les 28 derniers jusqu’ici). Et le seuil permettant un rechargement des droits lorsqu’on travaille pendant sa période de chômage sera également fortement durci : avant la réforme, un mois de travail suffisait pour prolonger son indemnisation d’autant. Dorénavant, ce sera six mois sur l’ensemble de la période d’indemnisation. Il va sans dire que pour les travailleurs en CDD, exécutant des missions aléatoires, le manque à gagner va être énorme.

On estime qu’1.5 million de travailleurs seront ainsi impactés par cette mesure. Le basculement vers le RSA risque d’être massif. Les femmes « travailleurs précaires » sont, elles aussi en ligne de mire, car elles sont les plus concernées par les contrats à temps partiel. Au 1er avril, le calcul du montant de l’indemnisation ne se fera plus sur la base de la moyenne des salaires des jours travaillés dans le mois, mais sur celle de la moyenne des salaires sur la période allant du début du premier contrat à la fin du dernier contrat de travail, y compris les jours non travaillés. Les salariés « non stables » seront les premiers concernés, le nouveau mode de calcul réduira fortement le montant de leurs droits en les diluant dans la durée.